Le devoir de réserve est un principe selon lequel les fonctionnaires se doivent de ne pas critiquer le fonctionnement de leur institution. Ce principe est donc en totale contradiction avec un droit fondamental : la liberté d'expression. S'il est parfaitement acceptable que des militaires ne puissent révéler le déroulement des opérations, que des agents des services de renseignement ne disent rien sur leur milieu, que magistrats et autres personnes travaillant au sein de la machine judiciaire ne révèlent rien du déroulement des instructions en cours et on pourrait citer d'autres exemples, peut-on pour autant accepter que des fonctionnaires puissent être sanctionnés ou révoqués pour avoir critiquer le fonctionnement de leur institution, de la politique menée ? A priori oui si l'on suit la jurisprudence française comme le montre les exemples des généraux Jacques Paris de la Bollardière1 et Vincent Desportes2, du chef d'escadron Matelly3, de Zoé Shepard (nom d'emprunt)4.
Mais pour moi, le devoir de réserve est une absurdité qui empêche les gens de donner leur avis, de signaler des dysfonctionnements... Or, comment l'administration pourrait-elle être amélioré si les problèmes ne sont pas connus ? Ensuite, ce devoir de réserve ne sert parfois qu'à cacher les agissements honteux de certains fonctionnaires, de la hiérarchie. Le devoir de réserve n'est donc qu'une absurdité qui doit disparaître. D'ailleurs, si l'on prend le cas de l'armée, si une personne critique, elle ne pose aucun problème car qu'en bien même elle viendrait ou appellerait franchement à l'indiscipline, à l'insubordination, elle serait alors sanctionnée pour ces faits. De plus, l'interdiction du droit de grève empêche tout développement dangereux pour la bonne marche de l'institution.
1Pour avoir dénoncé l'usage de la torture en Algérie, il a subit une peine de 60 jours de forteresse.
2Pour avoir critiqué la doctrine de contre-insurrection en Afghanistan, il risque, au moment où je rédige ces lignes,de recevoir un blâme
3Officier de gendarmerie, il a été rayé des cadres pour avoir rédigé plusieurs articles, dont certains en temps que chercheur au CNRS, remettant en cause la politique du gouvernement.
4Fonctionnaire territoriale, elle risque deux années d'expulsion de la fonction publique pour avoir rédigé un roman critique sur l'administration.
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