dimanche 11 juillet 2010

L'eau et la Chine : synthèse du rapport d'Alexandre HEIM, La Chine, l'eau et ses voisins.

Ce rapport1 d'Alexandre HEIM pour l'IRIS est consacré à un problème majeur pour la Chine : la gestion des ressources en eau.

La Chine dispose de 6 à 7 % de l'eau douce disponible dans le monde, la classant ainsi 6ème. Mais ses 1,3 milliards d'habitants font qu'elle n'atteint que le quart de la moyenne mondiale pour la disponibilité en eau par habitant et par an, soit 2 260 m3/hab/an.

L'un des principaux problèmes de la Chine et la répartition de la pluviométrie avec des provinces comme le Fujian qui profite de la mousson et donc de plus de 1500 mm de pluie par an, tandis que d'autres (le Qinghai par exemple) reçoivent moins de 500 mm de pluie par an. La variation des précipitations amène forcément inondations et sécheresses, les secondes aboutissant à une forte progression du désert dans le nord du pays.La concentration de la population sur la côte est amène une surexploitation des nappes phréatiques qui fournissent l'eau potable à 70 % de la population : 20 % de l'eau consommée est tirée de ces nappes qui voient leur niveau baisser. Cela aboutit à un affaissement des sols en zone urbaine. Mais plus grave, le manque de structures pour traiter les eaux usées des ménages et de l'industrie, les rejets de l'agriculture amènent une contamination des nappes.
La Chine est confrontée également à un problème de gaspillage de la ressource puisque le taux de perte est de 60 % du fait de la vétusté des systèmes d'irrigation, de la consommation importante de l'industrie comparativement à celle des pays développés.
L'augmentation des ressources en eau disponibles étant nécessaire, la Chine s'est lancé dans l'encensement des nuages, le dessalement, a lancé un vaste programme de construction de stations d'épuration et prépare un plan quinquennal de lutte contre la pollution à partir d'une vaste étude.
Mais la gestion de l'eau a aussi des conséquences sur les relations de la Chine avec ses voisins, que ce soit avec la Russie à propos de la pollution du fleuve Amour, du Kazakhstan à cause de l'accaparement des eaux de la rivière Irtych, de l'Inde pour le Brahmapoutre ou du Mékong avec les pays de la péninsule indochinoise pour ce qui est des projets hydroélectrique.

vendredi 2 juillet 2010

Du devoir de réserve.

Le devoir de réserve est un principe selon lequel les fonctionnaires se doivent de ne pas critiquer le fonctionnement de leur institution. Ce principe est donc en totale contradiction avec un droit fondamental : la liberté d'expression. S'il est parfaitement acceptable que des militaires ne puissent révéler le déroulement des opérations, que des agents des services de renseignement ne disent rien sur leur milieu, que magistrats et autres personnes travaillant au sein de la machine judiciaire ne révèlent rien du déroulement des instructions en cours et on pourrait citer d'autres exemples, peut-on pour autant accepter que des fonctionnaires puissent être sanctionnés ou révoqués pour avoir critiquer le fonctionnement de leur institution, de la politique menée ? A priori oui si l'on suit la jurisprudence française comme le montre les exemples des généraux Jacques Paris de la Bollardière1 et Vincent Desportes2, du chef d'escadron Matelly3, de Zoé Shepard (nom d'emprunt)4.

 Mais pour moi, le devoir de réserve est une absurdité qui empêche les gens de donner leur avis, de signaler des dysfonctionnements... Or, comment l'administration pourrait-elle être amélioré si les problèmes ne sont pas connus ? Ensuite, ce devoir de réserve ne sert parfois qu'à cacher les agissements honteux de certains fonctionnaires, de la hiérarchie. Le devoir de réserve n'est donc qu'une absurdité qui doit disparaître. D'ailleurs, si l'on prend le cas de l'armée, si une personne critique, elle ne pose aucun problème car qu'en bien même elle viendrait ou appellerait franchement à  l'indiscipline, à l'insubordination, elle serait alors sanctionnée pour ces faits. De plus, l'interdiction du droit de grève empêche tout développement dangereux pour la bonne marche de l'institution.

1Pour avoir dénoncé l'usage de la torture en Algérie, il a subit une peine de 60 jours de forteresse.

2Pour avoir critiqué la doctrine de contre-insurrection en Afghanistan, il risque, au moment où je rédige ces lignes,de recevoir un blâme

3Officier de gendarmerie, il a été rayé des cadres pour avoir rédigé plusieurs articles, dont certains en temps que chercheur au CNRS, remettant en cause la politique du gouvernement.

4Fonctionnaire territoriale, elle risque deux années d'expulsion de la fonction publique pour avoir rédigé un roman critique sur l'administration.

jeudi 1 juillet 2010

Plaidoyer pour l'espéranto.

Inventé en 1887 par le polonais russophone Louis-Lazare Zamenhof, seule langue « artificielle » ayant connu un succès durable, l'espéranto dispose d'un certain nombre d'avantages qui pourraient justifier son apprentissage comme première langue étrangère, donc au détriment de l'anglais. En effet, cette langue a une grammaire simple, sans aucune exceptions. Aussi, son apprentissage est des plus facilité : 150 heures environ pour le parler couramment contre 1500 heures pour l'anglais. Cette facilité amène à se poser la question suivante : pourquoi apprendre en 1ère langue, une langue plus difficile et donc à fortiori plus coûteuse ? Le rapport GRIN1 a montré que l'enseignement de l'espéranto en première langue coûterait deux fois moins chère et serait également plus équitable.
Plus équitable ? C'est logique puisque les personnes natives des pays anglophones sont largement avantagés par rapport aux autres dans un marché de l'emploi qui demande de maitriser cette langue. Outre une iniquité sur ce plan, la langue anglaise comporte des nuances qui peuvent tous changer au cours de négociations commerciales : là encore l'anglophone de naissance est avantagé. On peut également ajouté l'hégémonie de la culture anglo-saxonne dont la diffusion est favorisée par le tout-anglais. Autre exemple, les coûts de traduction des documents au sein des organisations internationales et plus particulièrement de l'Union européenne : le Royaume-Uni dépense moins que les autres États membres et bien sûre, ses ressortissants sont avantagés pour les postes à pourvoir du fait de l'exigence de parler un anglais natif.
Si l'Union européenne veut augmenter son « aura » sur la scène internationale, elle pourrait utiliser l'espéranto comme outil et ainsi contrebalancer l'avantage que l'anglais offre au soft-power des États-Unis d'Amérique et des nations anglo-saxonnes.
Le monde scientifique et de la recherche a utilisé pendant très longtemps le latin puis le français pour franchir les barrières linguistiques. C'est donc le monde universitaire qui offre à priori le meilleur milieu pour entamer la diffusion de l'espéranto et ainsi éviter de devoir assister à des colloques en langue anglaise alors que la majorité des spectateurs ne la parle pas à l'origine. Cette dernière remarque n'est pas dénuée de patriotisme2 mais repose aussi sur le principe d'égalité.
2Je n'ai jamais compris pourquoi M. Richard, ministre de la Défense a obligé l'usage unique (?) de l'anglais au sein de l'Eurocorps alors qu'aucune unité de langue anglaise ne s'y trouvait.