dimanche 27 novembre 2011

Les ventes de DVD et de Bluray en France.


Si l'on excepte l'estimation de 2011, on constate une certaine stabilité des ventes de DVD malgré une hausse non négligeable du bluray. Ce dernier semble souffrir d'un coût élevé et d'un fort attachement au DVD, à moins que ce dernier ne s'explique par le premier.
Le piratage ne semble pas, ou du moins plus, avoir un effet très important sur les ventes et la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi) n'a pas l'air d'avoir d'effet significatif bien qu'il soit un peu tôt pour l'évaluer (elle ne fonctionne pleinement que depuis septembre 2010).

dimanche 13 novembre 2011

Réflexion sur la bombe nucléaire et la construction européenne.

"Signalons d'ailleurs, à propos du débat nucléaire en cours (15 commentaires en dix jours à la suite de mon billet) qu'il ne faut pas se tromper : quand on dit "l'Europe c'est la paix", on se trompe : en fait, c'est la paix qui permet l'Europe. Et c'est la bombe qui permet la paix. Vouloir sortir de la bombe au motif qu'on est en paix revient à ne pas apercevoir les liens de causalité. Sortir du nucléaire revient à permettre le retour de la guerre classique..."

Pour M. Kempf, auteur de l'excellent bloc-note Égéa, la bombe atomique, puis nucléaire, a permis de maintenir la paix en Europe et donc la construction de ce qui est aujourd'hui l'Union européenne. Si l'équilibre nucléaire durant la guerre froide entre les deux blocs a effectivement permis le maintien d'une paix (chaude) et donc la mise en place des bases des institutions européennes, je ne pense pas que ce raisonnement soit encore pleinement valable au sein de l'Union européenne.
 
En effet, depuis la chute du bloc soviétique, la CEE est devenue l'UE après avoir intégrée les pays d'Europe de l'Est, attirés par les lumières de l'Occident démocratique et capitaliste. La construction européenne a ammené une interdépendance économique extrêmement forte entre les États-membres, un certain sentiment d'appartenance à une communauté (lien plus ou moins fort selon les États et les générations), un renforcement du pacifisme (?). Ceci permet donc une stabilité intra-européenne qui empèche de facto l'émergence d'un conflit classique ou du moins une dissuasion classique car aucun État ne pourrait faire face aux armées des autres membres de l'UE, couplées à un désastre économique qui étoufferait le pays même sans combat sur le territoire. 
 
Bien sûr, en rajoutant la détention de l'arme nucléaire par deux États (France & Royaume-Uni), l'apparition d'un conflit classique devient tout de suite impossible bien que son usage me parait difficile dans ce cas. En effet, l'utilisation d'une telle arme contre la population (puisqu'il est impossible de ne cibler que des forces militaires, sauf force navale ou aérienne) ne pourrait se justifier que par le risque de disparition pure et simple de l' État détenteur de la bombe, ce qui est impossible, l'adversaire européen pouvant être vaincu par des moyens classiques (défense et économie) bien que coûteux en vie humaines. L'utilisation de la bombe H sur un État de l'UE pourrait donc être qualifiée de crime de guerre et de crime contre l'humanité ; l'État utilisateur passera alors comme l'équivalent d'une Allemagne génocidaire. En fait, l'arme nucléaire ne pourrait être utilisée que comme arme à impulsion électromagnétique, et encore...
 
Par contre, l'arme nucléaire joue encore son rôle de faiseuse de paix et donc d'outil de construction européenne en empéchant toute guerre classique contre l'UE elle-même, bien qu'une telle attaque soit difficilement imaginable. Mais attention à la surprise stratégique. 

samedi 5 novembre 2011

Vers une Europe fédérale : quelle langue de travail ?


Cet article a été publié originellement publié sur le site de Sauvons l'Europe.

La crise économique et budgétaire qui touche les États membres de l'Union européenne, et plus particulièrement la Grèce, a amené la création d'instruments de solidarité budgétaire (Fonds européen de stabilité financière/FESF). Mais comme le demande certaines personnalités (Virgilio Dastoli, Jean-Michel Baylet, Alain Juppé), associations (Sauvons l'Europe) ou partis politiques (PRG par exemple), la constitution d'un véritable État fédéral, des États-Unis d'Europe (EUE) semble nécessaire, inévitable à plus ou moins long terme.

Mais même si une Europe fédérale était constituée avec des institutions démocratiques élus par l'ensemble des citoyens européens, ces derniers conserveraient une autre nationalité, celle d'un des États fédérés dont ils sont membres. Ces États resteraient des États-nations car il ne serait pas possible de faire disparaître ce qui fait leur force : une histoire longue, parfois millénaire ; des habitudes culturelles, sociales mais surtout une (ou plusieurs) langue(s).

Or, une Europe fédérale implique des institutions communes (qui existent déjà en partie) et donc de communiquer. Aujourd'hui, le multilinguisme est largement utilisé, puisque obligatoire, il concerne essentiellement les documents finaux et les principales réunions et assemblées1. Pour les autres documents et réunions de moindres importances, le multilinguisme se limite au mieux à trois langues (allemand, anglais, français) mais plus souvent à une seule, l'anglais.

Or, l'établissement d'un véritable État fédéral doit amener un respect total entre les différentes langues nationales, une véritable égalité. Or, il n'y a que deux solutions : 
  • le multilinguisme intégral ; 
  • l'espéranto.

Le multilinguisme intégral a l'avantage de respecter l'ensemble des langues mais est coûteuse et difficile à mettre en œuvre à cause du besoin de très nombreux traducteurs et des relations plus difficiles entre députés, fonctionnaires... du fait de l'absence de vecteur de communication commun neutre.

Or, ce dernier existe d'ores et déjà bien que peu utilisé : la langue dite de Zamenhof, l'espéranto. Sa simplicité et son faible coût d'apprentissage2, sa neutralité, son efficacité dans la traduction et la communication – soulignée par feu l'espérantiste Claude Piron dans Confession d'un fou – lui donne une légitimité certaine pour devenir la lingua franca des futurs États-Unis d'Europe. L'espéranto permettrai de faciliter la communication, les échanges au Parlement européen, dans les différentes agences et administrations européennes pour ce qui est des institutions européennes mais également dans d'autres domaines : 

  • le monde universitaire qui historiquement à toujours eu une langue véhiculaire pour permettre à l'ensemble de ses membres de communiquer par l'écrit (livres, articles...) ou la parole (colloques...) ;  
  • la défense européenne puisque les différentes armées existantes n'ont plus (ou presque plus) les moyens de fonctionner seules en cas de projection sur des théâtres d'opérations extérieurs. L'espéranto serait en plus un symbole de la construction de la défense européenne que l'OTAN, dominée par les États-Unis d'Amérique et donc de langue anglaise, gène.


Pour conclure, je rappellerai que l'absence de langue de travail commune empêchera la formation d'une véritable fédération des États-nations européens respectant toutes leurs différences culturelles, la langue anglaise ne pouvant alors jouer ce rôle. Enfin, l'espéranto n'a aucunement pour but de remplacer les langues nationales, sa valeur propédeutique devant même faciliter l'apprentissage d'autres langues.
 
Notes.
 
1« En ce qui concerne la pratique de l’interprétation, le Parlement européen se distingue des autres organes de l’UE en ceci que le principe du multilinguisme global contrôlé y est respecté dans le travail quotidien. Ceci signifie qu’un service d’interprétation est assuré à partir de toutes les langues officielles de l’Union européenne et vers ces langues. À l’exception de réunions plus restreintes, les séances plénières et les réunions des instances, commissions et groupes parlementaires bénéficient d’une interprétation selon le même principe, dans la mesure où la capacité du service d’interprétation le permet. Pour les langues moins répandues, on vérifie, avant les réunions de plus petites instances, si des députés ayant pour la langue maternelle l’un des ces idiomes rares doivent y participer. Le droit de chaque parlementaire à bénéficier d’une interprétation des débats et de ses propres interventions dans sa langue maternelle est ancré dans le règlement du Parlement. Le Parlement européen incarne ainsi, dans son effort pour garantir l’utilisation de toutes les langues officielles dans la pratique parlementaire, la diversité linguistique de l’UE. » Source : Site de l'Europarlement.

2Soulignés par le rapport de François GRIN, L'enseignement des langues étrangères comme politique publique.

mardi 1 novembre 2011

L'admission de la Palestine à l'UNESCO [Mis à jour]


L'admission de la Palestine comme membre à part entière de l'UNESCO marque un pas important dans la mise en place d'un État palestinien. Malgré tout, il est à craindre que l'État israélien en profite pour renforcer la colonisation et multiplier ses exigences.
Les États-Unis d'Amérique persistent dans leur soutien inconditionnel à Israël même si cela doit les opposer à une grande part du monde en particulier aux États de son pré carré américain où seuls les États les plus dépendants ou proches idéologiquement l'ont suivi : les membres de l'Alena (dépendance économique plus idéologie de Stephen Harper au Canada), le Panama et la Colombie. L'influence du lobby juif aux États-Unis est donc majeure, surtout en pleine campagne présidentielle, comme le montre d'ailleurs le dernier Un oeil sur la planète.
Concernant l'Union Européenne, on constate comme d'habitude sa division avec quatre États ayant voté contre dont l'Allemagne tandis que dix ont voté pour l'admission.
Pour terminer, on voit bien que les États du Sud représentent une force politique majeure à partir du moment qu'un véto ne peut leur être opposé. D'ailleurs, il serait intéressant de voir quel sera l'impact de ce vote sur l'image des États-Unis dans ces pays.

L'UNESCO va chèrement payer cet acte en perdant du fait de la loi des États-Unis d'Amérique 22 % de son budget. Le Canada et Israël devant suivre le même chemin, l'UNESCO va perdre  25,591 % de son budget, handicapant lourdement ses capacités de travail. L'arrêt des contributions à une agence de l'ONU dont le travail est à priori des plus respecté ne va pas améliorer, là encore l'image des États-Unis d'Amérique.
Pour le Canada, on peut se demander si cela ne souligne pas un désintérêt croissant pour l'ONU comme le montre d'ores et déjà la baisse de la participation aux opérations de maintien de la paix. On peut également prédire de plus grande difficultés pour cet État dans les négociations avec les États sud-américains qui sont pourtant un axe majeur de sa politique étrangère (Géopolitique le débat, RFI).
Quant à Israël, son isolement diplomatique risque d'augmenter mais tant que l'ensemble de l'Union européenne ne tentera pas de faire pression de manière très importante, cela ne servira pas à grand chose.

Edit :
On remarquera enfin que des régimes très décriés (Corée du Nord, Cuba, Soudan, Iran, Biélorussie) se sont montrés plus ouverts que de nombreuses démocraties qui se sont abstenues ou ont carrément voté contre.


La carte est mise à jour, principalement grâce aux informations de Wikipédia (et donc potentiellement erronées). Vous voudrez bien excuser l'absence de légende et des tailles de symboles non-identiques alors qu'ils devraient l'être.

Sources :
  • Wikipédia ;
  • Ria Novosti ;
  • RFI ;
  • Irandaily ;
  • twitter ;
  • Wiadomosci ;
  • le plus du Nouvelobs...