jeudi 1 juillet 2010

Plaidoyer pour l'espéranto.

Inventé en 1887 par le polonais russophone Louis-Lazare Zamenhof, seule langue « artificielle » ayant connu un succès durable, l'espéranto dispose d'un certain nombre d'avantages qui pourraient justifier son apprentissage comme première langue étrangère, donc au détriment de l'anglais. En effet, cette langue a une grammaire simple, sans aucune exceptions. Aussi, son apprentissage est des plus facilité : 150 heures environ pour le parler couramment contre 1500 heures pour l'anglais. Cette facilité amène à se poser la question suivante : pourquoi apprendre en 1ère langue, une langue plus difficile et donc à fortiori plus coûteuse ? Le rapport GRIN1 a montré que l'enseignement de l'espéranto en première langue coûterait deux fois moins chère et serait également plus équitable.
Plus équitable ? C'est logique puisque les personnes natives des pays anglophones sont largement avantagés par rapport aux autres dans un marché de l'emploi qui demande de maitriser cette langue. Outre une iniquité sur ce plan, la langue anglaise comporte des nuances qui peuvent tous changer au cours de négociations commerciales : là encore l'anglophone de naissance est avantagé. On peut également ajouté l'hégémonie de la culture anglo-saxonne dont la diffusion est favorisée par le tout-anglais. Autre exemple, les coûts de traduction des documents au sein des organisations internationales et plus particulièrement de l'Union européenne : le Royaume-Uni dépense moins que les autres États membres et bien sûre, ses ressortissants sont avantagés pour les postes à pourvoir du fait de l'exigence de parler un anglais natif.
Si l'Union européenne veut augmenter son « aura » sur la scène internationale, elle pourrait utiliser l'espéranto comme outil et ainsi contrebalancer l'avantage que l'anglais offre au soft-power des États-Unis d'Amérique et des nations anglo-saxonnes.
Le monde scientifique et de la recherche a utilisé pendant très longtemps le latin puis le français pour franchir les barrières linguistiques. C'est donc le monde universitaire qui offre à priori le meilleur milieu pour entamer la diffusion de l'espéranto et ainsi éviter de devoir assister à des colloques en langue anglaise alors que la majorité des spectateurs ne la parle pas à l'origine. Cette dernière remarque n'est pas dénuée de patriotisme2 mais repose aussi sur le principe d'égalité.
2Je n'ai jamais compris pourquoi M. Richard, ministre de la Défense a obligé l'usage unique (?) de l'anglais au sein de l'Eurocorps alors qu'aucune unité de langue anglaise ne s'y trouvait.

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