samedi 29 janvier 2011

Les véhicules individuels en Europe : un petit comparatif.

L'une des principales sources d'émission de gaz à effet de serre est le transport. Si une part non négligeable de ces émissions proviennent des véhicules assurant la logistique (camions, avions principalement), les véhicules particuliers jouent un rôle essentiel. Le taux d'équipement est un élément montrant le niveau de vie, le développement de solutions de transport alternatives (qui feront l'objet d'un autre billet) et dans une moindre mesure l'étalement urbain.
Les États des Balkans sont sans surprise ceux qui ont le taux d'équipement le plus bas du fait de leur "retard" économique. Les anciens pays communistes suivent : Pologne, République Tchèque... Les paradis fiscaux luxembourgeois et liechesteinien sont en tête, ce qui n'a rien d'étonnant.
























Graphique avec méthodologie :





jeudi 27 janvier 2011

Les émissions de CO2 par habitant : un classement inquiétant. [refondu]


SOBOCINSKI Antoine. Reproduction avec mention de l'auteur autorisée.





























A partir des données de l'ONU, qui permettent de remettent le classement habituel des pays émetteurs de CO2 (1er : États-Unis d'Amérique/EUA ; 2ème: Chine), j'ai réalisé la carte et le graphique qui illustrent cet article.

Si l'Afrique subsaharienne concentre les États et territoires les moins émetteurs puisque parmis les moins avancés (PMA), aucun des États du G8 n'est situé dans le top 10 de ce classement. Ce top 10 ne comprend qu'un pays "occidental", le Luxembourg (1), 8  États pétroliers (2) et les îles Falkland (3) :
  1. La taille du Grand-Duché du Luxembourg (2586 km²) doit expliquer sa position, le mode de vie "occidental" et les activités industrielles étant trop importantes par rapport à la population luxembourgeoise.
  2. Ces 8 États (Qatar, Bahrein, Koweït, Antilles néerlandaises, Émirats Arabes Unis, Trinité-et-Tabago, Brunei Darusalem et Aruba) sont handicapés par l'extraction et/ou le raffinage des hydrocarbures qui sont naturellement extrêmement polluantes. Là encore, la population est trop faible par rapport aux émissions. On peut également ajouter les émissions dues aux activités touristiques et à l'augmentation du niveau de vie.
  3. Pour les îles Falklands/Malouines/Malvinas, cela doit s'expliquer par la présence massive de moutons1 (700 000 têtes en 2007), les activités de pêches et une population extrêmement restreinte (2 913 habitants d'après le Larousse 2008).
On peut effectuer des raisonnements similaires pour de nombreux États :
  • Les pays pétroliers comme l'Arabie Saoudite (qui n'est pas dans le peloton de tête du fait d'une population plus nombreuse et au mode de vie peu être un peu moins polluant, Oman). Les États-Unis et le Canada sont dans le même cas (mais d'autres facteurs rentrent en compte).
  • Les "vieux" États de l'Union Européenne  souffrent d'un mode de vie polluant(plus la population est réduite, plus l'État est mal placé : Finlande, Irlande) tout comme l'ensemble des pays dit "occidentaux" : les États-Unis, le Canada, l'Australie (pour laquelle il faut inclure les émissions de  85 711 187  moutons), le Japon, la Corée du Sud... Ce mode de vie est extrêment polluant car basé sur la consommation, l'automobile, l'avion...
  • Les pays communistes ou ex-communistes qui souffrent d'une industrie extrêmement polluante : Russie, Pologne, Mongolie, Chine. Ces États sont égelement touchés petit à petit par le mode de vie des précédents.
  • Les petites îles du Pacifique ou des Antilles sont mal notées car disposant d'une population peu nombreuse et vivant pour une large part du tourisme (avion, maisons luxueuses, climatisation...). 
  • Le Brésil, l'Inde, malgré une croissance importante, ne polluent pas de manière importante du faut d'une politique de développement durable à priori2 relativement efficace et/ou d'une forte inégalité au sein de la population. La Chine est également passée par là mais pollue de manière trop importante malgré des efforts pour réduire son impact environnemental3
Chaque habitant ne devant émettre plus de 2 tonnes de CO2 par an en 2050 si nous voulons réduire notre impact sur la planète, on peut se demander si l'on réussira. En effet, des pays dont le mode de vie de ses habitants est relativement peu émetteur de gaz à effet de serre voient leur émissions nationales d'ors et déjà supérieures (voire très supérieures) à cette barre fatidique. Si les nations "occidentales", pétrolières et certains pays émergents (Chine, Brésil) ont les capacités technologiques et/ou financières de réduire leurs émissions (rénovation des bâtiments, amélioration des transports, énergies renouvelables... Voir les travaux de l'association Négawatt), cela n'est pas le cas de nombreux États du "Tiers-Monde". Seul un soutien massif des États du Nord permettra de développer de manière durable le Sud.


Notes :


1.  Je ne sais pas si les données de l'ONU les prennent en compte.


2. Je dis bien à priori puisque le Brésil développe des agrocarburants qui prennent la place de cultures vivrières, ont un bilan carbone pas forcément positif, surtout en participant à la disparition de la forêt amazonienne qui continue à disparaitre à vitesse rapide.


3.  La Chine a déposée en 2009 (?) 7% des brevets touchant le photovoltaïque et est loin devant la France sur ce domaine ainsi que pour l'éolien par exemple.  Guillaume Sainteny, "Les enjeux géopolitiques des énergies naturelles renouvelables" , Questions internationales n°45, La Documentation française, septembre-octobre 2010.


Graphique :




Pour plus de lisibilité, vous pouvez télécharger le PDF.


Sources :

mercredi 26 janvier 2011

L'aide publique au développement : un petit classement.



Attention : les résultats suivants sont issus de calculs effectués à partir de données disponibles sur UNDATA. Les mêmes données sont disponibles (gratuitement ou non) sur le site de l'OCDE et donc plus fiables.
Reproduction autorisée avec mention de l'auteur.
L'aide publique au développement (APD)1 est une des composantes de la diplomatie, du soft power. Le tableau et le graphique que vous voyez ci-dessus classent différents États selon la part de leur revenu national brut en parité de pouvoir d'achat versée au titre de l'APD et ce pour l'année 2008. Les données que l'on trouvera sur le site Eurostats diffèrent assez fortement, sans doute à cause de la non-utilisation par Eurostats du PPA2
On peut constater que les plus gros donateurs bruts se retrouvent en fait derrière, les États-Unis d'Amérique étant le meilleur exemple avec une chute de 22 places ! On constate également que les meilleurs élèves sont les pays scandinaves et le Benelux, les pays latins étant derrière pour ce qui est de l'Europe. Le Japon a souvent joué sur l'aide publique au développement (outre la culture) pour influencer les autres pays. La chasse à la baleine est l'un des domaines où cela a pu jouer. Mais finalement, le Japon contribue relativement peu, tout comme l'Allemagne, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et – surtout – la Corée du sud.

 Carte


Reproduction autorisée avec mention de l'auteur.

Données UNData :






1 Aide publique au développement (APD). Montant net des dons et des prêts accordés aux pays et aux territoires figurant sur la liste des bénéficiaires du Comité d'aide au développement (CAO) de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), par des organismes publics des membres du CAO, avec pour objectif principal la promotion du développement économique et du bien-être, à des conditions de faveur (dans le cas des prêts, l'élément assorti de conditions libérales doit être d'au moins 25 %). Les chiffres des versements nets d'APD se fondent sur les données de "OCDE pour les pays du CAO, les organismes multilatéraux et les pays arabes. Définition du PNUD.


2 Si jamais la méthode que j'ai utilisé (diviser le montant d'APD par le RNB/PPA donnés par UNData : 2 tableaux différents) est invalide, merci de bien vouloir me le dire et pourquoi ?

mardi 25 janvier 2011

Le Japon : petite approche géopolitique.

Reproduction autorisée.



Le Japon vient d'installer pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale une base sur un territoire extérieur, à Djibouti.
Cette installation est le dernier accomplissement de la politique étrangère nipponne qui tend vers un intervientionnisme de plus en plus important. En effet, le Japon s'est tout d'abord lancé dans quelques opérations internationales de maintien de la paix avant de s'engager en Irak sous couvert de reconstruction et d'aide humanitaire pour finir avec une intervention dans le golfe d'Aden pour escorter les navires de commerce.
C'est cette dernière intervention, dans une région stratégique primordiale pour le Japon (mais aussi pour les pays européens, les États-Unis...), qui a ammené l'installation de cette base.

Le Japon joue aussi sur son influence culturelle, particulièrement en Asie (bien que la Corée du Sud prenne de plus en plus d'importance), en Europe et au États-Unis comme le montre le succès des mangas, Japan expos... Cette influence culturelle a sans doute un certain effet de désarmorçage des tensions entre le Japon et les pays "victimes" durant la seconde guerre mondiale et avec qui il reste des contentieux territoriaux (îles Sentaku pour la Chine et Takeshima pour la Corée du sud) bien que cela doit être difficile à quantifier.
Le Japon a joué également, et joue encore mais dans une moindre mesure, avec l'aide au développement pour les pays en voie de développement.


Sources :

jeudi 20 janvier 2011

Quel rôle pour l'opération Licorne ?

La situation en Côte-d'Ivoire étant toujours bloquée, la solution d'une intervention militaire se profile de plus en plus, les forces armées des États africains étant prêtes à passer à l'action. Une telle intervention ne pouvant se faire à priori sans l'autorisation de l'Organisation des Nations Unies (ONU) et donc sans le soutien de l'ONUCI, on peut se poser la question du rôle que pourraient jouer les soldats français ?

La France ayant été fortement critiquée pour son "néocolonialisme", la France a tout intérêt à ne rien faire, se contentant de fortifier ses positions et à préparer une intervention pour récupérer les ressortissants étrangers présents sur place (comme en 2004). La récupération des ressortissants sera certainement nécéssaire, des élements (in)contrôlés du camps de Laurent Gbagbo pouvant s'en prendre aux représentants du "colonisateur". 

Mais la force Licorne a pour mandat d'appuyer l'ONUCI (plusieurs officiers français y sont incorporés) et donc de facto d'affronter les forces "gbagboniennes" en cas d'engagement de l'ONUCI. Or, la France ne devant pas intervenir pour améliorer son image diplomatique auprès des Ivoiriens et des Africains "noirs" plus généralement, on peut se demander quels seront les ordres que l'Elysée donnera et si l'ONU déchargera la force Licorne de son mandat.

dimanche 16 janvier 2011

Un oeil sur la planète : la Corée du sud.

France 2 a diffusé dans la nuit du 03 au 04 janvier un numéro de l'émission Un oeil sur la planète  consacré à la Corée du sud, État d'Asie largement méconnu comparativement à son voisin nippon.
Le 1er reportage consacré au chaebol Samsung nous montre un univers de travail (et d'éducation) très différent du notre mais également que la France, plus simplement l'Europe, et même les États-Unis d'Amérique, sont totalement dépassés devant la puissance de frappe du conglomérat (1/5ème du PIB sud-coréen) dans les domaines de la construction naval et surtout de l'électronique.
J'ai également  découvert avec étonnement l'importance de la culture coréenne, bien plus influente que je ne le pensais, notamment via les drama, séries télévisées. L'influence culturelle niponne est plus importante en France mais on peut se demander si elle ne risque pas d'être suplantée à plus ou moins long terme. Le dernier reportage montre quand à lui l'importance de la religion dans cette société touchée par le plus fort taux de suicide au monde.
Le reportage sur la situation de guerre persistante n'était pas le plus interéssant, car pas très développé, seule l'existence d'un ministère de la réunification m'étant inconnue. Pour des détails sur les forces armées sud-coréennes, se conférer aux DSI n°48, 58 et 64 ainsi qu'aux DSI-HS n°11, 12 et 14 par exemple (pour les effectifs qui figurent sur les cartes).