samedi 19 mars 2011

L'intervention aérienne en Libye (19 mars 2011).


Les cartes ont été actualisées et corrigées.



Les États-Unis d'Amérique viennent d'entrer en action en lançant des frappes navales contre des objectifs militaires pouvant empêcher le bon déroulement des opérations aériennes.
 
Forces de la coalition.
  • Royaume-Uni :  appareils de combat Eurofighter Typhoon (AA essentiellement) et Tornado (attaque au sol), Awacs, ravitailleurs. Frégates HMS Cumberland et HMS Westminster. 
  • Canada : NCSM Charlottetown. 7 CF-18, 2 CC-177 Globemaster, 2 CC-130J Hercules. 
  • Italie : bases aériennes, navires : contre-torpilleur Andrea Doria, navire-ravitailleur Etna, frégate Euro, patrouilleur Libra. 
  • Norvège : F-16 après autorisation du Parlement (?). 
  • Danemark : 6 F-16 arrivés en Italie. 
  • Belgique : 6 F-16 + 1 frégate (?). Chasseur de mines Narcis. 
  • Espagne : soutien naval et aérien : frégate F-100 Méndez Nunez, sous-marin S-74 Tramontana, avion de surveillance maritime CN-235.  
  • Pays-Bas : NC.
  •  France : Rafales & Mirages 2000. Frégate AA Forbin & Jean-Bart. À partir de lundi : Porte-avions Charles de Gaulle, frégates Dupleix (ASM) et Aconit, pétrolier ravitailleur La Meuse.  
  • États-Unis d'Amérique : participation navale avec lancement de missiles de croisières.
Le Portugal,  la Suède, la Pologne, la Finlande, etc soutiennent  l'intervention en Libye n'y participent pas.
À priori, Chypre ne s'oppose pas à l'utilisation de la base d'Akrotiri tandis que Malte refuse toute participation alors que le porte-avion fixe de la Méditerranée aurait permis de raccourcir de manière importante les délais d'intervention. 

Dans son dernier discours, Khadafi a menacé d'attaquer des "objectifs civils et militaires en Méditerranée" mais cela est peu crédible car la marine est très faible comparativement à la flotte coalisée, en particulier lorsque le groupe aéronaval français sera en position. Pour ce qui est des attaques aériennes, Khadafi dispose peut-être d'un très léger créneau mais les forces aériennes coalisées bloqueront rapidement toutes les tentatives libyennes. Enfin, l'ouverture des dépôts d'armes est inutile puisqu'aucune intervention terrestre n'est prévue.

Sources:
Pour une analyse critique de l'intervention, voir le dernier papier de Philippe Leymarie sur son bloc-note, Défense en ligne.
Enfin, pour des compléments sur la situation et les matériels, voir le bloc-note de Stéphane Mantoux (membre de l'Alliance géostratégique).

    vendredi 18 mars 2011

    L'intervention en Libye : état de la situation.



    Avec le vote par le Conseil de sécurité (CS) de l'ONU de la résolution 1973, l'usage de la force contre le régime libyen de Khadafi est désormais possible. Ce vote a été rendu possible par l'abstention des 5 États (sur les 15 que comporte le CS) qui y sont plus ou moins opposés : Russie, Chine, Allemagne, Argentine et Brésil. La non-utilisation du veto par la Chine et la Russie montre l'importance de la pression internationale qui pesait sur ces deux États.
    Actuellement, les États participants à la coalition sont :
    • les États-Unis d'Amérique ;
    • le Canada, avec 6 bombardiers ;
    • les Émirats Arabes Unis ;
    • le Qatar ;
    • la Belgique ;
    • la Norvège ; 
    • le Danemark 
    • la France ;
    • le Royaume-Uni.


    Ces deux derniers États forment le fer de lance de la coalition. Ils peuvent intervenir depuis le territoire métropolitain français (bases aériennes d'Istres et de Solenzara) et des bases (après autorisation) de la RAF à Malte et d'Akrotiri (Chypre). Il est possible que le porte-avion Charles de Gaulle appareille de Toulon pour la Libye lundi prochain.
    La participation de la Norvège est un signe fort car cet État est très "légaliste" en terme d'intervention militaire.
    La participation italienne (elle s'est opposée à l'utilisation de la force) ne devrait être que logistique en permettant l'utilisation de certaines de ses bases. L'Espagne  va donner un certain nombre de moyens non communiqués.
    Les États-Unis d'Amérique (EUA)  vont participer mais on ne sait pas avec quels moyens bien que ces derniers viendront nécessairement de la 6ème flotte.
    La participation de différents États de la Ligue arabe était la condition sine qua non. Dans le cas où l'Arabie Saoudite participerait, on peut se poser la question du lieu de refuge de Khadafi s'il devait se retirer.

    La participation de la France impliquant celle du Rafale, cela devrait lui faire une excellente publicité. Quant à l'Eurofighter Typhoon, qui sera sûrement engagé, cela constituera sa première intervention sur un territoire  d'opération extérieure.


    Sources :

    vendredi 11 mars 2011

    Premières réflexions sur le séisme au Japon.

    Bien qu'inférieur en puissance par rapport au tremblemment de terre de 2004 (8,9 contre 9,1 sur l'échelle de Richter) dont le tsunami consécutif avait fait environ 230 000 morts, le seisme et le tsunami qui viennent de frapper le Japon n'ont fait "que" moins de 100 morts et disparus (pour le moment). Le bilan matériel sera lourd mais les bâtiments parasismiques ont résisté en majorité, les réacteurs nucléaires sont intacts etc ; les principaux dégats sont provoqués par le tsunami. Mais s'ils avaient eu lieu dans les pays moins riches du Pacifique-sud, le bilan humain et matériel serait des centaines, voire plus certainement, desv milliers de fois plus élevé. 
    Cela pose là encore la question du fossé monumental qui oppose les pays du "Nord" et du "Sud" en matière de prévention et de réaction face aux catastrophes naturelles. En particulier dans cette région du Pacifique où la population est extrêmenement nombreuse.

    => Se conférer par exemple  à l'atlas de Virginie RAISSON.

    lundi 7 mars 2011

    Petite géopolitique des Jeux olympiques modernes.


    Le sport est un élément non négligeable de la géopolitique puisque les oppositions entre États se répercutent dessus comme le montre par exemple les boycotts de manifestations sportives (très visible durant la Guerre froide) ou encore le fait qu'Israël soit membre de l'UEFA et non de l'AFC. L'attribution des Jeux olympiques est l'occasion d'une compétition féroce entre les villes candidates du fait du prestige de cette compétition. Aussi, l'étude de la localisation de ces événements exceptionnels permet de voir les rapports de force.


    Comme le montre ce graphique, l'Europe domine largement mais cela s'explique aisément par le fait que c'est le foyer des JO et l'ancien centre de gravité mondial, particulièrement avant la seconde guerre mondiale1 ; un nombre suffisant d'États susceptibles d'accueillir les JO, l'Amérique du Nord ne disposant que du Canada et des États-Unis d'Amérique ; une bonne concentration de sportifs et une bonne capacité financière.

    Ce dernier élément, qui va de paire avec la puissance étatique, est primordial car les dépenses demandées par ce genre d'évènement sont somptuaires pour montrer la puissance de la ville d'accueil – certaines villes ont accueillie à plusieurs reprises les Jeux olympiques comme le montre l'exemple de Londres (3 fois) – et de l'État. Cela explique l'absence de toute olympiade en Afrique, leur rareté en Asie, la quasi-totalité s'étant déroulés au Japon ou en Corée du Sud. L'Australie a obtenu deux olympiades ce qui s'explique par sa puissance économique, son importance géopolitique en Océanie mais aussi une faible visibilité mondiale.

    Les États-Unis d'Amérique ont accueilli le plus d'olympiades, ce qui s'explique très simplement par l'hégémonie de cet État sur le monde et la possibilité d'accueillir les deux types (été & hiver) au contraire d'autres pays. La France suit, ce qui s'explique par le fait que c'est un Français, le baron Pierre de Couvertin, qui a remis au goût du jour cette compétition, son importance géopolitique et sa capacité d'accueil.

    Le Brésil et la Chine ont/vont accueillir les Jeux olympiques, ce qui coorespond à leurs montées en puissance sur l'échiquier mondial.


     Du fait de leurs importances grandissantes, l'Asie et l'Amérique du Sud devraient accueillir de plus en plus fréquemment des olympiades au détriment de l'Europe et de l'Amérique du Nord. Pour ce qui est de l'Afrique, il est difficile d'imaginer que la flamme olympique ne s'y pose avant 2040-2050 pour le moment. Malgré tout, l'Europe dominera toujours du fait de son avance considérable : il faudrait 400 années pour que tous les continents soient à son niveau.



    État JO été JO été (%) JO hiver JO hiver (%) Cumulé Cumulé (%)
    Afrique 0 0,00% 0 0,00% 0 0,00%
    Océanie 2 7,14% 0 0,00% 2 4,00%
    Asie 3 10,71% 2 9,09% 5 10,00%
    Amérique 7 25,00% 6 27,27% 13 26,00%
    Europe 16 57,14% 14 63,64% 30 60,00%
    Total 28 100,00% 22 100,00% 50 100,00%




     Sources.
    • www.fr.wikipedia.org.

     Notes.

    1Période ne figurant pas sur le graphique.