vendredi 29 juillet 2011

Quelques chiffres tirés du Monde diplomatique d'août 2011.

États-Unis d'Amérique :

  • Contrôle de la richesse nationale.
- 1974 : 0,1 % des États-uniens contrôlent 2,7 % de la richesse nationale.
- 2007 : 0,1 % des États-uniens contrôlent 12,7 % de la richesse nationale.

  • Groupes de pression (lobying).
- 1971 : 175 entreprises disposent de lobyistes à Washington. 
- 1982 : 2500 entreprises disposent de lobyistes à Washington. 
  •  Taux d'imposition moyen des 0,01 % les plus riches.
- 1970 : 75 % environ.
- 2011 : 35 %.
  • Élections, médias.
- Coût d'un spot politique de 30 secondes : 2 000 $ en 2008 ; 5 000 $ en 2010. 
- Les 2/3 des dépenses de campagnes de 2010 sont allées dans les caisses des chaines de télévision : cela représente 20 % des revenus publicitaires des chaines commerciales (3 % en 1990).

Marrakech (Maroc).
  • Tourisme.
- 1 million de touristes en 2001. 
- 1,8 million en 2010.
  • Hôtellerie.
- 1973 : 25 hôtels.
- 2011 : 152 hôtels, soit 30 % de parc hôtelier marocain.
  • Prix de l'immobilier dans la Médina.
-  Une maison achetée et rénovée en 2003-2004 pour 80 000 € est revendue pour 200 000 € en 2006.

Calcutta (Inde).
 - 1/3 des 4,5 millions d'habitants (13 millions pour l'agglomération) vivent dans des slums (bidonvilles) contre 55 % à Bombay.

Hambourg (Allemagne).
- 1 enfant sur 5 vit sous le seuil de pauvreté.
- 26 des 300 plus grosses fortunes allemandes résident à Hambourg et représentent 44 milliards d'euros, soit 50 % du PIB de la ville.
- 31 des 627 contribuables ont été contrôlés par le fisc en 2010.
- Les résidents de la Marco Polo Tower (tour écologique où le coût moyen d'un appartement est de 3,7 millions d'euros) reçoivent les fumées des paquebots situés à proximité. Cela représenterait les émissions de poussières de "50 000 camions fonçant à 130 km/h, à quoi s'ajoutent d'importantes quantités de dioxyde de soufre, de dioxude d'azote et de particules cancérigènes".

samedi 23 juillet 2011

L'échec des services de renseignement norvégien

L'attentat qui a frappé le 22 juillet la Norvège serait finalement politique vu le profil de l'auteur de la fusillade : les cibles étant le gouvernement et un camps de jeunes travaillistes (parti politique au pouvoir). Premier attentat réussi touchant la Norvège, on peut émettre les explications suivantes pour la non-détection par les services de renseignement intérieur norvégien (Politiets Sikkerhetstjeneste) :
  1. Anders Behring Breivik (s'il s'agit bien de lui) a peut-être agit seul pour commettre cet attentat, ce qui rend la détection de tels agissements extrêmement difficile. Mais s'il n'a pas de passé militaire, où a t-il récupéré les connaissances necéssaires pour créer la bombe ? S'il a utilisé internet, il a dû utiliser de nombreux moyens pour se couvrir : proxy, Tor... Il est également possible qu'il ait récupéré des ouvrages sur le sujet, auprès d'autres membre de groupuscules d'extrême-droite, mais dans ce cas-là, il n'a pas agit seul.
  2. Étant agriculteur, il a pû récupérer de grandes quantités d'engrais pour créer sa bombe. Mais n'étant pas expert en explosif, quelles quantités furent nécessaires et est-ce que cela n'aurait pas pu paraître suspect ? Sinon, quels explosifs a-t-il utilisé et comment se les ait-il procurés ?
  3.   La Norvège ayant été menacée à plusieurs reprises par des groupes terroristes islamistes, il est très probable que les services de renseignement norvégien aient concentraient leurs moyens de surveillance sur les membres de la mouvance islamiste norvégienne au détriment de la surveillance des groupuscules d'extrême-droite. En conséquence, on peut prévoir soit une réorientation de ces moyens, soit une augmentation de ceux-ci. 
Bien que ce double attentat constitue un échec pour le Politiets Sikkerhetstjeneste, cela ne remet pas en cause leur travail puisque la problème des services de renseignement, c'est qu'en général, on ne connait que les échecs. 
Lors des dernières élections, l'extrême-droite norvègienne a rassemblée 22,9 % des voix. Il sera intéressant de voir quel sera l'impact de ces attentats sur le soutien à l'extrême-droite. 

    dimanche 17 juillet 2011

    Quelques chiffres sur le château de Versailles.


    La construction du château de Versailles passe pour avoir été très dispendieuse des deniers (ou plutôt des livres) de l' État, surtout quand on compare par rapport au niveau de vie de la population.
    À partir de l'ouvrage Versailles, le pouvoir de la pierre, on peut donner les chiffres suivants :
    1. De 1664 à 1690 :
      • Versailles (construction, eaux & jardins) : 52 420 010 livres dont 3 276 347 livres pour la machine de Marly ;
      • Trianon : 2 208 742 livres ;
      • Clagny : 1 986 209 livres ;
      • Marly : 4 218 044 livres.
    Soit un total de 60 833 005 livres.
    1. De 1690 à 1715 : environ 20 millions de livres.
    Au total, Louis XIV aura dépensé entre 1661 et 1715, la somme de 82 millions de livres, soit le coût de 2 ou 3 campagnes militaires ou un peu plus que le déficit budgétaire de 1715 (page 283). En 1706, les dépenses extraordinaires de guerre (soit une partie des dépenses militaires) représentent 100 millions de livres. Le coût de Versailles est donc à relativiser comme le montre l'exemple de l'année 1683 (p. 183) :
    Dépenses totales : 115 millions de livres dont
        • 65 millions pour l'armée, la marine et les fortifications de Vauban, soit 56 % du budget ;
        • Dépenses de Cour, pensions à la noblesse et Versailles : moins de 10 % dont 2 ou 3 millions pour Versailles (graphique p. 284).
    Malgré tout, un tel montant pour des dépenses touchant très peu de gens peut tout à fait nous paraître exorbitant, surtout que c'était la cas pour l'époque comme le montre l'exemple d'Ézéchiel Spanheim, ambassadeur de Brandebourg vers 1690 (p. 282) ou de Turgot sous Louis XVI qui fera abaisser ces dépenses (p. 175).


    Source : Joël CORNETTE, Versailles. Le pouvoir de la pierre, Paris, Éditions Tallandiers, 2006.






    vendredi 15 juillet 2011

    Éva Joly et le défilé (militaire) du 14 juillet.

    À l'occasion du dernier défilé du 14 juillet, la candidate franco-norvégienne et écologiste Éva Joly a proposé de remplacer un défilé « militaire » qui « correspond à une autre période », l'armée ne correspondant pas à certaines valeurs qu'un défilé « citoyen » représenterait.
    Si je ne m'abaisserais pas à attaquer Mme Joly sur sa double nationalité ,– qui peut expliquer un attachement moindre au défilé mais ne remet pas en cause ses compétences et son attachement à la France et à ses valeurs –, je ne peux que m'opposer à cette idée. En effet, si le défilé dans sa forme actuelle est coûteux (4 millions d'euros ?) et polluant, sa suppression complète ne me paraît pas une bonne idée pour les raisons suivantes :
    • C'est l'un des rares moyens de conserver un lien armée-nation ténu1 : la disparition d'un tel défilé serait catastrophique et éloignerait encore plus l'armée du reste de la nation, éloignement causé par une restriction des droits2 et le manque d'éducation à la défense de la population.
    • Les défilés militaires ne sont pas anti-républicains puisque courants sous la République romaine, française depuis 1880 et dans plusieurs démocraties (Espagne).
    • Le défilé est bien plus sobre que ceux des dictatures et certains scandales sur la venue de certains chefs d'État n'est qu'un choix du gouvernement, non de l'armée qui lui est subordonnée.
    • Le défilé actuel n'est pas militaire mais « régalien » puisqu'il rassemble des militaires et des civils (sapeurs-pompiers, polytechniciens et policiers).
    Par contre, étant régalien, le défilé actuel peut effectivement être critiqué pour son manque de représentants de la société civile mais les rassemblements autours des bals et des feux d'artifices y suppléé tout à fait à mon sens. Si un défilé citoyen devait être mis en place, les membres du défilé régalien devraient y être présent, même moins nombreux. 

    Sources.
    Le Monde.

    Notes. 
    1 Voir à ce sujet le bloc-note du Monde diplo, Défense en ligne.
    2 Droit de se syndiquer, devoir de réserve.