vendredi 24 décembre 2010

L'Europe de la défense : complément d'analyse et cartographie.

SOBOCINSKI Antoine. Reproduction avec mention de l'auteur autorisée.
Cette carte,  qui reprend en partie les résultats du billet précédent, nous permet d'affiner notre petite analyse. On peut constater plusieurs tendances :
  1. Un pôle majeur à l'ouest avec plusieurs des plus anciens membres de l'Union européenne dont la France qui joue le rôle de pivot. Ce pôle, participant de manière soutenue aux GT 1500, est structuré par plusieurs organes concrets : la force maritime européenne (Euromarfor) avec la France, l'Espagne, le Portugal et l'Italie ; le corps européen (Eurocorps) avec la Belgique, le Luxembourg, l'Espagne et le duo France-Allemagne avec la brigade franco-allemande, entité organique. On a également le commandement européen de transport aérien (EATC) qui regroupe la France, l'Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas (membre du Benelux participant le moins à l'Europe de la défense). Le Luxembourg et l'Espagne pourraient rejoindre à plus ou moins long terme ce commandement.
  2. L'Autriche et la Grèce, bien notés pour la participation aux GT 1500, sont membres associés à l'Eurocorps ce qui montre leur implication. La Turquie montre sa (son ex ?) volonté d'intégrer l'UE en participant également à l'Eurocorps. 
  3. La Pologne, bien que participant peu aux GT 1500, devrait bientôt devenir une nation-cadre, complétant ainsi le triangle de Weimar. On peut peut-être le rapprocher d'un certain éloignement avec l'OTAN.
  4. Une relative absence  des pays nordiques qui ne participent pas tant que ça au GT 1500 (la Suède aurait la même note que la Finlande si elle n'avait pas exercé le commandement) et sont absents des différents corps européens. Mais la Suède tend à vouloir développer la coopération militaire européenne et la Finlande (enfin, le Parlement) veut que les GT 1500 soient utilisés. La Norvège, non-membre de l'UE, participe un peu au GT 1500 et collabore à plusieurs programmes de l'Agence européenne de défense (AED). 
  5. Les pays d'Europe de l'est sont peu engagés dans les Gt 1500 et du fait de la "menace" russe, dans la défense européenne. En effet, ils préfèrent mettrent leur défense dans le cadre de l'OTAN. Les pays baltes souffrent aussi d'un manque plus ou moins important de moyens. La Roumanie, et la Bulgarie dans une moindre mesure, est une exception en participant de manière soutenue aux GT 1500 et en devenant prochainement un membre associé de l'Eurocorps.
  6. Enfin, on peut trouver deux "boulets" avec le Royaume-Uni et le Danemark. Si le premier participe aux GT 1500, appartient à l'AED et utilise l'Eurofighter typhoon, c'est en vérité un boulet pour l'Europe de la défense (voire l'Union européenne tout court). En effet, ses moyens militaires conséquents (qui vont fondre avec la dernière Strategic defense review) pourraient justifier une plus grande implication dans les GT 1500 tandis que pour ce qui est de l'AED, le RU bloque le budget et empèche ainsi son développement. Enfin, le Royaume-Uni n'est membre d'aucun corps européen. Le Danemark, quant à lui, ne participe à rien, même à  l'AED.
 PS : Veuillez m'excuser pour la mauvaise qualité de la carte.
Sources :  

mercredi 15 décembre 2010

L'engagement des États membres de l'Union européenne au sein de la PESD.

Je vais tenter de noter la participation des États membres (et non-membres) à la politique européenne de sécurité et de défense (PESD). J'ai pris, pour ce premier papier, la participation aux GT 1500.


Pour ce graphique, j'ai donné un point par participation avec un bonus de 0,5 point pour chaque participation en tant que nation-cadre. 
On constate la présence en tête de la France qui cumule participation en tant que nation-cadre et participation "standart". Suivent derrière les membres de l'Eurocorps avec l'Espagne, l'Italie, le Benelux et l'Allemagne. La Suède tient également une belle place, tout comme la Roumanie.
Le Royaume-Uni confirme sa place de "boulet" de l'Union européenne vu l'importance de ses moyens comparativement à d'autres.

Source : Bruxelles 2.

lundi 6 décembre 2010

Pour la création rapide et permanente d'un Corps européen de sécurité civile.

Les incendies autour du Mont Carmel, en Israël, ont été l'occasion pour plusieurs pays de l'Union européenne d'envoyer des moyens de lutte contre les incendies. L'OTAN a tenté de prendre le controle des opérations, rivalisant de facto avec l'Union européenne (1). Si un Centre européen de réponse d’urgence (Ceru) va être mis en place dès 2011 (2), avec comme mission de diriger les moyens mis à disposition par les États membres pour des missions UE et de planifier cette mise à disposition, l'UE n'aura aucun contrôle sur les moyens de protection civile en temps normal – Nicolas Gros-Verheyde signale avec raison que la commissaire Georgieva effectue une politique du "petit pas" pour éviter une opposition immédiate de certains États.
Mais si l'OTAN a échoué ce coup-ci, il est possible que cela ne soit plus le cas à plus ou moins long terme. Si le CERU est une bonne idée, les États européens ont tout intérêt à organiser le plus rapidement possible un véritable corps européen de sécurité civile. Dans cette configuration, l'ensemble des forces seraient en permanence aux couleurs de l'UE via un écusson (matériels, procédures et tenues étant harmonisés à plus ou moins long terme) et mises à disposition des États membres, le recrutement restant strictement national pour les différentes "légions". De cette manière, l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord se verait obligée de demander à l'Union Européenne de bien vouloir lui fournir des moyens d'interventions. L'UE serait alors en position de force pour demander à partager le commandement d'une mission commune UE-OTAN ou même prendre la place de l'OTAN en faisant cavalier seul. 

Auteur : SOBOCINSKI Antoine. Reproduction autorisée avec mention auteur.

dimanche 5 décembre 2010

Côte d'Ivoire : quel avenir ?

La prestation de serment de Laurent Gbagbo, désigné vainqueur par le Conseil constitutionnel, au détriment d'Alassane Ouattara, désigné vainqueur quant à lui par la Commission électorale, laisse présager un avenir sombre. En effet, si Laurent Gbagbo dispose du soutien de l'armée, M. Ouattara dispose de l'appui du premier ministre M. Soro et donc des Forces Nouvelles. On risque donc de se retrouver encore une fois avec une opposition armée Nord/Sud.
M. Ouatarra ayant obtenu le soutien de l'Onu, de l'Union Européenne et de l'Union Africaine – cette dernière ayant à l'origine déclaré soutenir uniquement le candidat qui serait « nommé » par la Commission électorale – on peut poser plusieurs questions :

1/ Quelles vont être les suites diplomatiques et économiques ? En particulier entre l'Union africaine et Laurent Gbagbo, l'UA ayant envoyé Thabo Mbeki négocier.
2/ Quel rôle vont jouer les forces onusiennes actuellement en Côte-d'Ivoire ?
Et surtout,
3/ L'armée française va-t-elle de nouveau intervenir pour protéger et extraire du pays les ressortissants étrangers, et plus particulièrement français, la France étant d'ors et déjà la cible de récrimination ?

Il n'y a plus qu'a faire comme dise nos voisins les Anglais : « Wait and see ».

mardi 23 novembre 2010

Les empires coloniaux européens en 1763.

Copyright : Modifications, réutilisation, distribution autorisées avec mention obligatoire (même après modification) du nom de l'auteur (Antoine SOBOCINSKI). 

Dernière réalisation cartographique pour l'exposé de trois camarade de ma promotion. Cette carte a été réalisée avec GIMP et Inskape. 
J'ai oublié de faire figurer sur la carte deux territoires danois : les îles Féroé d'une part et les îles vierges danoises (américaines aujourd'hui, depuis 1917) d'autre part.
Les commentaires sont les bienvenus.

jeudi 11 novembre 2010

La solution pour le brevet européen : l'espéranto

La mise en place du brevet européen (article du Monde) a échoué pour une simple question de langue. La défense de l'innovation est essentielle  dans la course à la compétitivité et l'Union européenne doit affronter une faille importante avec les brevets, outils essentiels. En effet, un brevet n'étant valable que dans un pays à la fois, la traduction est nécessaire pour chaque demande de brevet ; ce qui fait exploser les coûts et rend impossible pour des structures de faible taille la défense de leurs innovations.
La commission européenne a proposé de limiter la traduction à trois langues (français, allemand, anglais) mais a essuyé le refus de l'Espagne en particulier car elle considère -- avec raison -- que cela la discrémine. 
La meilleure solution, en termes de neutralité linguistique et de coût de traduction, serait de mettre l'espéranto comme langue de base pour le brevet. Les entreprises n'auraient plus besoin de faire face à des coûts de traduction extravaguants. On pourra objecter que cela rend inaccessible, en terme de compréhension, les brevets à la majorité de la population. je répondrai que l'apprentissage de l'espéranto est à priori facile (je ne l'ai pas appris) et que les entreprises pourraient parfaitement effectuer par ce biais la traduction en interne. Cela aurait l'avantage de mettre en partie un terme à la prépondérance de l'anglais tout en ne nous faisant pas passer pour des français refusant de reconnaitre notre "infériorité linguistique" mais bien comme des gens pragmatiques et charchant l'égalité (=> lutte sur le terrain du "Soft power")
Enfin, cette première mise en place de l'espéranto permettrait, peut-être, de lancer enfin une large diffusion de l'espéranto et l'application des idées du rapport Grin.

mercredi 20 octobre 2010

Projet (utopique) d'aéronavale européenne.


La Strategic Defense Review (SDR) britannique publiée le mardi 19 octobre amène une véritable perte de puissance pour le Royaume-Uni, et plus particulièrement les mythiques Royal Navy et Royal Air Force. La première va perdre dès maintenant sa capacité aéronavale avec le retrait et le démantèlement du HMS Ark Royal en attendant la fin de la construction vers 2020 d'un premier porte-avion (soit le HMS Queen Elizabeth soit le HMS Prince of Wales). Le second de ces navires devant être vendu à une nation étrangère, soit la France, soit le Brésil à priori.
Mais pourquoi ne pas imaginer la vente de ce navire à l'Union Européenne ? Cela permettrait d'obtenir l'un des noyaux d'une escadre aéronavale. L'équipage du navire serait composé de plusieurs nationalités, l'espéranto1 utilisé comme langue d'usage et l'aviation embarquée composée de Rafales, étant le seul appareil de combat européen disponible pour cet usage.

Compléments sur la SDR :
1La France, 1ère puissance militaire européenne acceptant que le Français ne soit pas utilisé comme langue d'isage dans un souci de diffusion d'un « esprit européen ».


dimanche 11 juillet 2010

L'eau et la Chine : synthèse du rapport d'Alexandre HEIM, La Chine, l'eau et ses voisins.

Ce rapport1 d'Alexandre HEIM pour l'IRIS est consacré à un problème majeur pour la Chine : la gestion des ressources en eau.

La Chine dispose de 6 à 7 % de l'eau douce disponible dans le monde, la classant ainsi 6ème. Mais ses 1,3 milliards d'habitants font qu'elle n'atteint que le quart de la moyenne mondiale pour la disponibilité en eau par habitant et par an, soit 2 260 m3/hab/an.

L'un des principaux problèmes de la Chine et la répartition de la pluviométrie avec des provinces comme le Fujian qui profite de la mousson et donc de plus de 1500 mm de pluie par an, tandis que d'autres (le Qinghai par exemple) reçoivent moins de 500 mm de pluie par an. La variation des précipitations amène forcément inondations et sécheresses, les secondes aboutissant à une forte progression du désert dans le nord du pays.La concentration de la population sur la côte est amène une surexploitation des nappes phréatiques qui fournissent l'eau potable à 70 % de la population : 20 % de l'eau consommée est tirée de ces nappes qui voient leur niveau baisser. Cela aboutit à un affaissement des sols en zone urbaine. Mais plus grave, le manque de structures pour traiter les eaux usées des ménages et de l'industrie, les rejets de l'agriculture amènent une contamination des nappes.
La Chine est confrontée également à un problème de gaspillage de la ressource puisque le taux de perte est de 60 % du fait de la vétusté des systèmes d'irrigation, de la consommation importante de l'industrie comparativement à celle des pays développés.
L'augmentation des ressources en eau disponibles étant nécessaire, la Chine s'est lancé dans l'encensement des nuages, le dessalement, a lancé un vaste programme de construction de stations d'épuration et prépare un plan quinquennal de lutte contre la pollution à partir d'une vaste étude.
Mais la gestion de l'eau a aussi des conséquences sur les relations de la Chine avec ses voisins, que ce soit avec la Russie à propos de la pollution du fleuve Amour, du Kazakhstan à cause de l'accaparement des eaux de la rivière Irtych, de l'Inde pour le Brahmapoutre ou du Mékong avec les pays de la péninsule indochinoise pour ce qui est des projets hydroélectrique.

vendredi 2 juillet 2010

Du devoir de réserve.

Le devoir de réserve est un principe selon lequel les fonctionnaires se doivent de ne pas critiquer le fonctionnement de leur institution. Ce principe est donc en totale contradiction avec un droit fondamental : la liberté d'expression. S'il est parfaitement acceptable que des militaires ne puissent révéler le déroulement des opérations, que des agents des services de renseignement ne disent rien sur leur milieu, que magistrats et autres personnes travaillant au sein de la machine judiciaire ne révèlent rien du déroulement des instructions en cours et on pourrait citer d'autres exemples, peut-on pour autant accepter que des fonctionnaires puissent être sanctionnés ou révoqués pour avoir critiquer le fonctionnement de leur institution, de la politique menée ? A priori oui si l'on suit la jurisprudence française comme le montre les exemples des généraux Jacques Paris de la Bollardière1 et Vincent Desportes2, du chef d'escadron Matelly3, de Zoé Shepard (nom d'emprunt)4.

 Mais pour moi, le devoir de réserve est une absurdité qui empêche les gens de donner leur avis, de signaler des dysfonctionnements... Or, comment l'administration pourrait-elle être amélioré si les problèmes ne sont pas connus ? Ensuite, ce devoir de réserve ne sert parfois qu'à cacher les agissements honteux de certains fonctionnaires, de la hiérarchie. Le devoir de réserve n'est donc qu'une absurdité qui doit disparaître. D'ailleurs, si l'on prend le cas de l'armée, si une personne critique, elle ne pose aucun problème car qu'en bien même elle viendrait ou appellerait franchement à  l'indiscipline, à l'insubordination, elle serait alors sanctionnée pour ces faits. De plus, l'interdiction du droit de grève empêche tout développement dangereux pour la bonne marche de l'institution.

1Pour avoir dénoncé l'usage de la torture en Algérie, il a subit une peine de 60 jours de forteresse.

2Pour avoir critiqué la doctrine de contre-insurrection en Afghanistan, il risque, au moment où je rédige ces lignes,de recevoir un blâme

3Officier de gendarmerie, il a été rayé des cadres pour avoir rédigé plusieurs articles, dont certains en temps que chercheur au CNRS, remettant en cause la politique du gouvernement.

4Fonctionnaire territoriale, elle risque deux années d'expulsion de la fonction publique pour avoir rédigé un roman critique sur l'administration.

jeudi 1 juillet 2010

Plaidoyer pour l'espéranto.

Inventé en 1887 par le polonais russophone Louis-Lazare Zamenhof, seule langue « artificielle » ayant connu un succès durable, l'espéranto dispose d'un certain nombre d'avantages qui pourraient justifier son apprentissage comme première langue étrangère, donc au détriment de l'anglais. En effet, cette langue a une grammaire simple, sans aucune exceptions. Aussi, son apprentissage est des plus facilité : 150 heures environ pour le parler couramment contre 1500 heures pour l'anglais. Cette facilité amène à se poser la question suivante : pourquoi apprendre en 1ère langue, une langue plus difficile et donc à fortiori plus coûteuse ? Le rapport GRIN1 a montré que l'enseignement de l'espéranto en première langue coûterait deux fois moins chère et serait également plus équitable.
Plus équitable ? C'est logique puisque les personnes natives des pays anglophones sont largement avantagés par rapport aux autres dans un marché de l'emploi qui demande de maitriser cette langue. Outre une iniquité sur ce plan, la langue anglaise comporte des nuances qui peuvent tous changer au cours de négociations commerciales : là encore l'anglophone de naissance est avantagé. On peut également ajouté l'hégémonie de la culture anglo-saxonne dont la diffusion est favorisée par le tout-anglais. Autre exemple, les coûts de traduction des documents au sein des organisations internationales et plus particulièrement de l'Union européenne : le Royaume-Uni dépense moins que les autres États membres et bien sûre, ses ressortissants sont avantagés pour les postes à pourvoir du fait de l'exigence de parler un anglais natif.
Si l'Union européenne veut augmenter son « aura » sur la scène internationale, elle pourrait utiliser l'espéranto comme outil et ainsi contrebalancer l'avantage que l'anglais offre au soft-power des États-Unis d'Amérique et des nations anglo-saxonnes.
Le monde scientifique et de la recherche a utilisé pendant très longtemps le latin puis le français pour franchir les barrières linguistiques. C'est donc le monde universitaire qui offre à priori le meilleur milieu pour entamer la diffusion de l'espéranto et ainsi éviter de devoir assister à des colloques en langue anglaise alors que la majorité des spectateurs ne la parle pas à l'origine. Cette dernière remarque n'est pas dénuée de patriotisme2 mais repose aussi sur le principe d'égalité.
2Je n'ai jamais compris pourquoi M. Richard, ministre de la Défense a obligé l'usage unique (?) de l'anglais au sein de l'Eurocorps alors qu'aucune unité de langue anglaise ne s'y trouvait.

lundi 28 juin 2010

Pourquoi ce bloc-note ?

Crée dans un moment d'ennui, ce bloc-note (et oui, j'essaye d'utiliser le terme recommandé par notre Académie d'Immortels) est destiné à vous présenter mes idées, mes réflexions en espérant qu'elles puissent apporter aux débats d'idées et surtout que les retours puissent  profiter à tous, moi en premier.
Etudiant en licence d'histoire, je m'intéresse particulièrement aux questions militaires, de géopolitique, d'histoire et dans un degré moindre  de politique. Bien sûr, je ne compte pas pas rivaliser sur les deux premiers points avec des personnes comme Joseph HENROTIN, Olivier KEMPF, Benoist BIHAN  ou les autres membre de l'Alliance géostratégique puisque j'en suis à priori bien incapable tant par la capacité de réflexion, des connaissances et du rythme de publication. Pour ce dernier, il sera très certainement irrégulier.