dimanche 15 mai 2011

Pourquoi la France (et l'Union européenne) doit soutenir la Palestine et non Israël.

Avertissement : Je ne remet en aucun cas l'existence d'Israël en cause. 




Actuellement, la France et l'Union européenne, malgré une aide financière, ne fait pas grand chose pour soutenir la formation d'un État palestinien viable alors qu'elle se couche (presque) devant Israël1, État ne respectant pas de nombreuses résolutions de l'ONU, contrôlant l'accès à l'eau, construisant une barrière favorisant sa colonisation de la Cisjordanie. Ce soutien à Israël n'est pourtant pas très logique, ou plutôt peu rationnel2, puisqu'ils existent plusieurs raisons d'inverser le soutien, notamment par une solide mission militaire :
  • Légal & moral: Israël ne respecte pas résolutions et traités ;
  • Économique : les États de la région soutenant plutôt la Palestine (le renversement actuel de certains régimes alliés à Israël peut renforcer cette idée), il serait logique de s'en rapprocher, surtout que la balance commerciale française avec Israël n'est bénéficiaire que de 100 millions d'euros quand celle-ci est d'ores et déjà bénéficiaire de 3,6 milliards avec le trio Émirats arabes Unis-Arabie Saoudite-Iran3.
  • Diplomatique : le prestige que rapporterait un soutien à la Palestine serait plus important que celui que nous rapporte le soutien à Israël. Surtout, si la France et/ou l'UE parvenait à renvoyer Israël dans des frontières acceptables. 
  • Électoral (mauvais argument, je vous l'accorde) : les musulmans représentent environ 7 à 10 % de la population française quand les juifs ne représentent que moins de 1 % de cette dernière. 


Notes
1. Alain Gresh, "Tel-Aviv piétine ses alliés", Monde diplomatique n°673, avril 2010.
2. "On fait une fréquente confusion entre une décision « rationnelle » et une décision « logique ». Or, les deux concepts doivent être distingués avec rigueur. Il faudrait donc limiter l’emploi de « rationalité » à la description d’un processus de décision où :
(a) Le décideur choisit à partir d’hypothèses de type « H » (de H1 à Hn) la décision « x » plutôt que d’autres décisions « y », « z »… car elle est supposée permettre d’aboutir au résultat A, qu’il considère comme plus souhaitable que B, ou C…
(b) Les hypothèses de type « H » sont considérées comme ayant un rapport raisonnable avec l’état réel de l’environnement.
C’est la combinaison de ces DEUX hypothèses (a) et (b) qui permettent de parler d’une décision « rationnelle ». Si nous avons seulement (a), le processus de décision est logique mais pas rationnel. Il y a en effet des postures logiques qui sont pathologiques (chez les paranoïaques par exemple). Si nous avons (b) mais pas (a), nous sommes en présence d’un décideur « réaliste » mais « incohérent logiquement », ce qui arrive pour des situations où des conflits d’intérêts et de personnes ne permettent pas de stabiliser la définition de l’objectif souhaité
." Jacques Sapir, Uchronie et réalisme. Ou comment diverger sans divaguer.
3. Données INSEE sur les exportations et importations de la France dans le monde.

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