vendredi 15 juillet 2011

Éva Joly et le défilé (militaire) du 14 juillet.

À l'occasion du dernier défilé du 14 juillet, la candidate franco-norvégienne et écologiste Éva Joly a proposé de remplacer un défilé « militaire » qui « correspond à une autre période », l'armée ne correspondant pas à certaines valeurs qu'un défilé « citoyen » représenterait.
Si je ne m'abaisserais pas à attaquer Mme Joly sur sa double nationalité ,– qui peut expliquer un attachement moindre au défilé mais ne remet pas en cause ses compétences et son attachement à la France et à ses valeurs –, je ne peux que m'opposer à cette idée. En effet, si le défilé dans sa forme actuelle est coûteux (4 millions d'euros ?) et polluant, sa suppression complète ne me paraît pas une bonne idée pour les raisons suivantes :
  • C'est l'un des rares moyens de conserver un lien armée-nation ténu1 : la disparition d'un tel défilé serait catastrophique et éloignerait encore plus l'armée du reste de la nation, éloignement causé par une restriction des droits2 et le manque d'éducation à la défense de la population.
  • Les défilés militaires ne sont pas anti-républicains puisque courants sous la République romaine, française depuis 1880 et dans plusieurs démocraties (Espagne).
  • Le défilé est bien plus sobre que ceux des dictatures et certains scandales sur la venue de certains chefs d'État n'est qu'un choix du gouvernement, non de l'armée qui lui est subordonnée.
  • Le défilé actuel n'est pas militaire mais « régalien » puisqu'il rassemble des militaires et des civils (sapeurs-pompiers, polytechniciens et policiers).
Par contre, étant régalien, le défilé actuel peut effectivement être critiqué pour son manque de représentants de la société civile mais les rassemblements autours des bals et des feux d'artifices y suppléé tout à fait à mon sens. Si un défilé citoyen devait être mis en place, les membres du défilé régalien devraient y être présent, même moins nombreux. 

Sources.
Le Monde.

Notes. 
1 Voir à ce sujet le bloc-note du Monde diplo, Défense en ligne.
2 Droit de se syndiquer, devoir de réserve.

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